Accident mortel à cause d’une première vérification incomplète pendant l’accompagnement des travaux
En 2019, une fenêtre oscillo-battante/de toit automatique tue une femme à Bâle. Est-ce la faute des installateurs-électriciens ?
Deux installateurs-électriciens (35 et 36 ans) ont été condamnés le 18 janvier 2023 à des peines avec sursis pour homicide par négligence par le tribunal pénal de Bâle. Ils avaient équipé une fenêtre de toit d’un appartement d’une fonction de fermeture automatique. Une jeune femme (28 ans) s’y est retrouvée coincée en 2019 et a été tuée dans l’incident.
L’un des installateurs-électriciens a été condamné à 160 jours-amende à 110 francs, son supérieur à 150 jours-amende à 140 francs. Les deux peines avec sursis comprennent une période probatoire de deux ans. Ils devront en outre verser à la mère de la femme décédée dans l’accident une réparation pour tort moral de 10'000 francs ainsi qu’une indemnisation de partie d’environ 7'400 francs. La juge est arrivée à la conclusion que les deux inculpés avaient déclaré la fenêtre comme étant prête à fonctionner, alors qu’il y avait un déficit de sécurité. « Le danger a été créé par cette adaptation », a déclaré la juge.
« Je suis sincèrement désolé de ce qui s’est passé », a déclaré l’installateur-électricien accusé. Son supérieur a également présenté ses condoléances aux proches, mais a affirmé qu’en tant qu’entreprise exécutante, il n’était pas responsable de l’accident.
Lorsqu’il s’est mis à pleuvoir le 2 août 2019, cela a déclenché l’automatisme de pluie. La fenêtre a commencé à se refermer et a coincé le cou de la femme qui se tenait près de la fenêtre. Elle n’a eu aucune chance et n’a pas survécu. Les deux installateurs-électriciens sont responsables de sa mort. Ils ont dû répondre d’homicide par négligence devant le tribunal pénal de Bâle. En effet, ils n’avaient pas installé de mécanisme de sécurité sur l’automatisme de pluie qui aurait stoppé la fermeture de la fenêtre en cas de résistance.
Expert : les documents de la vérification manquent
Le système automatique avait été installé en hiver 2017. A la fin, « une première vérification incomplète pendant l’accompagnement des travaux » a été effectuée, peut-on lire dans l’acte d’accusation. L’installateur-électricien responsable n’aurait déclenché que le capteur de pluie à plusieurs reprises, testant ainsi uniquement la fermeture automatique. Son supérieur n’a pas non plus contrôlé si le processus de fermeture s’arrêtait en cas de résistance. Cela aurait pourtant été obligatoire.
La première vérification de l’installation doit être effectuée par le monteur. Dans le meilleur des cas, une tierce personne devrait encore apporter la preuve de la sécurité en tant qu’expert autorisé à contrôler, a déclaré un expert devant le tribunal. Il est certain qu’une première vérification aurait dû être effectuée par les accusés. « L’installation fonctionne-t-elle comme elle le doit ? Y a-t-il un risque mécanique ? » a expliqué l’expert. « La fenêtre se ferme automatiquement en cas de pluie. Différents produits sont assemblés. L’installateur-électricien doit contrôler si la construction est aussi sûre ». Les documents relatifs à cette première vérification manquent.
Dans ce cas, la fenêtre n’avait pas été équipée, ni avant ni après son installation, d’une sécurité qui l’arrête en cas de contact avec un obstacle, fait remarquer la juge. L’expert a expliqué : « Avant l’installation de l’automatisme, il fallait fermer et appuyer sur un bouton. Cela signifie que l’on avait la fenêtre en vue lorsqu’elle se fermait. Si on relâchait le bouton, la fermeture s’arrêtait. Avec la fenêtre automatique, elle se ferme automatiquement ». « Ici, il est clair que nous avons une automatisation sans installation de sécurité », a déclaré l’expert. Même lors du contrôle périodique des installations électriques tous les 20 ans, une telle construction serait mise hors service.